1. |
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queues de comètes et voie lactée
arrières arrières arrières
en milliards multipliés
petits enfants du big bang
nous voilà
chantant dans toutes les langues
nos amours limitées
nos présents rabougris
nos futurs en têtes d’épingles dans une meule de foin galactique
les plus vaniteux s’écharpent
se trahissent
ou amassent des fortunes
avec l’idée idiote de gagner du temps
certains vérifient qu’il est plus facile de croire en dieu que d’imaginer une question sans réponse
certains espèrent que la magie n’est pas qu’un savoir faire
l’envie de vivre est à la portée d’un microbe
certains tournent autour d’une idée fixe comme des astres autour d’un soleil
certains font le vide autour d’eux
d’autres remplissent les trous
certains ont la preuve de quelque-chose
documents à l’appui
d’autres ont la preuve que cette même preuve n’en est pas une
documents à l’appui
à trop penser ceux qui s’engluent dans la raison
dans la logique
dans la maison toujours trop petite d’un cerveau humain
ouvrir les fenêtres ne sera jamais assez
dynamiter non plus
penser dépenser
se penser se dépenser
certains ont deux trous derrière la tête
une prise débranchée
des sourires d’incompréhension
certains pensent que le jeu est joué
qu’ils parlent à l’écho
qu’ils s’observent dans le bleu d’une bougie qui meurt
les souvenirs entre les bras et le vent dans les poings
tous ces élans pour sauter d’un néant à l’autre
on tire un feu d’artifice
on attire l’attention
des couleurs inouïes
des couleurs partout
des fleurs
des couleurs
des têtes d’oiseaux
des couleurs
des culs de singes
des couleurs
tes yeux
une dernière fusée et la nuit se fait
nous regardons tomber les cendres
quand nous n’avons plus la force de relever la tête
nous regardons les étoiles dans le lac
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2. |
orties
03:01
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beauté cruelle
qui me mangeait la langue
qui promettait des carrousels
et m'asseyait sur des mustangs
poser le doigt
sur des plans de papier
sans regarder et marcher droit
user la memoire par les pieds
où je vis un coup de foudre
tu ne vis que de l'orage
plus je te jetais d'oiseaux
plus tu me jetais de cages
j'ai tout un jardin d'amour
depuis que tu es partie
qui commence bouquet de roses
qui finit carré d'orties
ville inconnue
les arrêts du tramway
ont tous des noms de chiens perdus
et la pluie tombe sur les quais
où je vis un coup de foudre
tu ne vis que de l'orage
plus je te jetais d'oiseaux
plus tu me jetais de cages
j'ai tout un jardin d'amour
depuis que tu es partie
qui commence bouquet de roses
qui finit carré d'orties
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3. |
mon bengale
02:39
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les tigres s’endorment
dans la jungle de tes cheveux
dans le chloroforme
tigres vous dormez je le veux
au volant de ton lit
dans l’espace
tu dors
et moi je suis assis
à la place
du mort
toi dans tes étoiles
moi dans mes indes mentales
ma jungle
mon bengale
tigres vous dormez
pendant que les singes et les oiseaux farouches
viennent embrasser
le fleuve rouge de ta bouche
au volant de ton lit
dans l’espace
tu dors
et moi je suis assis
à la place
du mort
toi dans tes étoiles
moi dans mes indes mentales
mon fleuve
mon bengale
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4. |
timide
02:35
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c’est le soir et le long de l’eau mes pensées vont à la dérive / en mordant l’horizon le soleil saigne des gencives / je me souviens / avec un brin de mélancolie / quand tu disais mords-moi les seins / c’était joli / c’est le soir / sur le quai les goélands ont des rires à la con / quant à moi je me tais / ridicule la situation / je me souviens / avec un brin de mélancolie / quand tu disais insulte moi j’étais poli / c’est le soir / c’est la nuit / le soleil a coulé au fond de l’eau / mon crâne est un étui et mes pensées sont des couteaux / je me souviens / avec un brun tu es partie / tu disais fais pas ton timide et je le fis
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5. |
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je l’ai fait exprès mon jardin secret au milieu du jardin public / je l’ai fait caché pour que sans savoir tu viennes t’asseoir au milieu de mes pensées / y’a des jardiniers professionnels et y’a bibi / j’ai pas la main verte mais j’ai le rêve assez fleuri / je l’ai fait exprès mon jardin secret au milieu du jardin public / je l’ai fait caché pour que sans savoir tu viennes t’asseoir au milieu de mes pensées / y’a des gars qui bossent à bien aligner les tulipes / moi je bosse au désordre / nous formons une belle équipe
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6. |
bicyclette
03:03
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tu es entrée chez moi
sans t’en apercevoir
car je n’ai pas de murs
un oiseau me parlait
ou bien c’était tes yeux
je ne sais rien de sûr
je ne sais rien de sûr
tu voulais m’embrasser
moi je n’y pensais pas
car je n’ai pas de tête
je voulais t’embrasser
toi tu n’y pensais plus
tu étais la fusée
et moi la bicyclette
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7. |
ornithologie
02:14
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j’entrais en toi
comme le jour dans la chambre
tu fermais les yeux
tu ouvrais les bras
j’entrais en toi
j’étais le nouveau membre
le roi
mais
tu t’envolais à ja-
mais
tu t’envolais à ja-
mais
alors
changer d’hôtel
changer de paysage
des livres d’ornithologie
pour changer les idées
je tourne les pages
je tourne les pages
tous les oiseaux
ont ton visage
j’entrais un peu
mais toi tu entrais tout
par la porte ou-
verte de mes pensées
ne reste plus
qu’un alzheimer pour t’ou-
blier
ouais
tu t’envolais à ja-
mais
tu t’envolais à ja-
mais
alors
changer d’hôtel
changer de paysage
des livres d’ornithologie
pour changer les idées
je tourne les pages
je tourne les pages
tous les oiseaux
ont ton visage
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8. |
astéroïde
02:32
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ouvre à la douleur
qui frappe à ta porte
et abandonne lui ta maison
on ne s’envole pas dans le ciel enca-
dré d’une eau-forte et dehors
y’a les saisons dehors
les saisons
va voir ailleurs si tu y es
va voir ailleurs tu y seras
fais briller ce ciel trop vide
tes yeux sont le tréma du mot astéroïde
viens sécher tes pleurs
au vent de la plaine
ou viens les mêler avec la pluie
les reproductions
aux murs du salon
c’est plus la peine et dehors
y’a l’infini dehors l’infini
va voir ailleurs si tu y es
va voir ailleurs tu y seras
fais briller ce ciel trop vide
tes yeux sont le tréma du mot astéroïde
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9. |
hôtel de valence
03:20
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elle se promène à nouveau
ma mémoire sur le lino
du vieil hôtel de valence
et je te revois plongeant
dans l'eau de la baignoire quand
je plongeais dans le silence
au pied du lit se posaient
trente trois oiseaux muets
les oiseaux bleus de ta robe
tout autour de ta parole
mes yeux qui suivaient le vol
de tes longs doigts agités
mes yeux qui remontaient les
fins ruisseaux de tes poignets
jusqu'à ta source cachée
au pied du lit se posaient
trente trois oiseaux muets
les oiseaux bleus de ta robe
j’étais sourd j’étais muet
ta beauté m’éblouissait
et tu me parlais en vain
qui sait ce que tu disais ?
est-ce que notre amour partait
avec l'eau sale du bain ?
au pied du lit se posaient
trente trois oiseaux muets
les oiseaux bleus de ta robe
elle se promène à nouveau
ma mémoire sur le lino
du vieil hôtel de valence
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10. |
en deux morceaux
02:01
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ses doigts qui s’impatientent sur la table
et sa tête sur un nuage en écharpe
sa tête aux pensées considérables
et sa parole de carpe
elle est en deux morceaux
elle attend quelqu’un qui ne vient pas
comme son coeur comme ce sucre aussi
qui disparaît au fond de sa tasse de thé
la joie ne la remplit qu’à demi
le chagrin qu’à moitié
elle est en deux morceaux
elle attend quelqu’un qui ne vient pas
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11. |
pas dans la dentelle
03:03
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ta réalité s'efface avec le jour
à quel bras s'accrocher quand le sol se dérobe ?
ta réalité s'efface avec le jour
plus transparente que ta robe
dans le n'importe quoi j'avance n'importe où
l'infini n'empêche pas d'avoir le coeur serré ?
dans le n'importe quoi j'avance n'importe où
l'amour ça n'est pas un métier
pas dans la dentelle
pas dans la couture
toi tu faisais dans l’opinel
je fais dans le point de suture
un soleil d'opérette des anges de carton
ta promesse d'orphéon c'est de l'aluminium
un soleil d'opérette des anges de carton
et moi je suis la reine des pommes
pas dans la dentelle
pas dans la couture
toi tu faisais dans l'opinel
je fais dans le point de suture
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12. |
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les étoiles dans le lac
l’été sous l’anorak
le galant aux airs de mufle
le poisson-chat le crapaud-buffle
le sourire sur ton visage
le carnaval sauvage
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